“
in den nächsten Tagen der Oeffentlichkeit üͤberg eben werden
soll. Dem „Temps“ zufolge sollen sogar zwei Manifeste er⸗ lassen werden: das eine im Namen der Linken des Senats, das andere im Namen der Linken der Deputirtenkammer. (s. u.)
— 5. August. (W. T. 2 Die der republikanischen Partei angehörigen Mitglieder des Senats und der Depu⸗ tirtenkammer haben anläßlich der bevorstehenden Senats⸗ wahlen Rundschreiben an die Wahlberechtigten gerichtet, in welchen sie auf die Wichtigkeit dieser Wahlen hinweisen, von denen die Zukunft der Republik abhänge.
Italien. Rom, 5. August. (W. T. B.) Der Senator Marquis Giorgio Trivulzio Pallavicini ist gestorben.
8 Griechenland. Athen, 5. August. (Pol. Korr.) In der Regierung 1,— Kreisen wächst die Erbitterung,
weil die Pforte die Bevölkerung in den Grenzdistrikten zur Unterzeichnung von Petitionen gegen eine Gebiets⸗
abtretung zwinge.
Türkei. Konstantinopel, 4. August. (Pol. Korr.) Der E“ Votschafter Fournier, hatte un⸗ mittelbar vor dem Antritt seiner Urlaubsreise eine Audienz bei dem Sultan. Letzterer versicherte dem Botschafter: die tür⸗ kische Regierung habe die besten Intentionen becc lich der Durch⸗ führung der Griechenland betreffenden Be chlüsse des Berli⸗ ner Kongresses, würde aber bei der muselmännischen Bevölke⸗ rung 8 Schwierigkeiten stoßen. erklärte hierauf im Namen seiner Regierung, daß dieselbe auf eine rasche Lösung er griechischen Frage im Sinne der Kongreßbeschlüsse dringen müsse. — Bezüglich der bo za Frage ver⸗ lautet, die Pforte habe am Sonnabend die letzten Instruk⸗ tionen an Karatheodoxy Pascha nach Wien abgesandt. Sollte dann der Abschluß einer Konvention mit Oesterreich nicht gelingen, so behalte sich die Pforte weitere diplomatische Schritte bei den Großmächten vor. — Der russische Bot⸗ schafter, Fürst Lobanoff, hat gegen die Ueberführung ompromittirter Bulgaren aus Varna nach Konstantinopel esp. Kleinasien Protest eingelegt. G 8 — 5. August. (W. T. T.) Der Oberste Kriegsrath hat beschlossen, zu den diesjährigen Manövern in Deutsch⸗ and und Frankreich eine Anzahl höherer Offiziere zu entsen⸗ den. — Der Erzbischof von Salonichi soll zum Nach⸗ olger des ökumenischen Patriarchen designirt sein.
Rumänien. Bukarest, 5. August. (W. T. B.) Das Journal „Orient“ meldet: Die Tuͤrken verwüsten die ganze Umgebung von Varna, angesichts der bevor⸗ stehenden Räumung dieses Platzes.
— (Pol. Korr.) Bessarabien soll am 20. d. M. formell an Rußland übergeben werden. An demselben Tage erfolgt die Demobilisirung der rumänischen Armee, mit Ausnahme der für die Okkupation der Do⸗ brudscha bestimmten Truppentheile. Die formelle Besitz⸗ ergreifung von der Dobrudscha dürfte kaum vor Ende August erfolgen.
Amerika. Philadelphia, 30. Juli. (Per Kabel.) Der Präsident des Gesundheitsamts von New⸗Orleans hat erklärt, daß Schif Fen welche diesen Hafen verlassen, in Folge der gelben Fieber⸗Epidemie keine Gesundheitspässe verabfolgt werden können. Seit dem 12. Juli sinh 80 Per⸗ sonen am gelben Fieber erkrankt und 39 daran gestorben. — Lieutenant Wallace hat mit 13 Soldaten eine marod rende Bande von 17 Indianern, welche in Mentana Mordthaten verübte, eingeholt und sechs derselben, darunter den Häupt⸗ ling, getödtet.
Afrika. Egypten. Alexandria, 30. Juli. (Reuters Bureau.) Nubar Pascha hat den Ministerposten ohne Portefeuille angenommen und wird hier in wenigen Wochen erwartet. — Das von einigen ausländischen Blättern ver⸗ breitete Gerücht, daß Spaltungen unter den Mitgliedern der Enquetekommission beständen, entbehrt der Begründung.
— 5. August. (W. T. B.) Der Nil steigt mit großer Schnelligkeit und steht bereits beträchtlich höher als zu der⸗ selben Zeit des Vorjahres. 1 “
Aus dem Wolffschen Telegraphen⸗Bureau.
St. Petersburg, Dienstag, 6. August, früh. Groß⸗ fürst Alexis und die Herzogin von Edinburgh sind gestern Abend von Zarskoe Selo nach dem Auslande abgereist.
Prevesa, Montag, 5. August, Abends. Die Provinzen Margariti und Paramythia sind den Räubern und Mördern preisgegeben. Griechische Priester sind in den Straßen der Städte erschlagen worden.
Washington, Dienstag, 6. August. Schatzsekretär Sherman macht die Einberufung weiterer 5 Millionen ⁄½—er Bonds vom Jahr 1865 bekannt.
III. PROTOCOLE Nc. 3.
Séance du 19 Juin 1878. Etaient présents: b Pour 1'Allemagne le Prince de Bismarck. — M. de lohe-Schillingsfürst. Pour PAutriche-HMongrie le Comte Andrässy, — le Co Haymerle. Pour la France M. Waddington, — le Comte de Saint Vallier, — M. Desprez. Pour Ia Grande Bretagne 8 le Comte de Beaconsfield, — le Marquis de Salisbury, Lord Odo Russell. “ . Pour IItalie le Comte Corti, — le Comte de Launay. Pour Ila Russie le Prince Gortchacow, — le Comte Schouvalow, — d'Oubril. “ . Pour la Turquie 1.““ 3 Alexandre Carathéodory Pacha, — Mehemed Ali Pacha, Sadoullah Bey. La séance es ouverte à 2 heures p: le protocole de la séance précédente est adopté. . 8 Le Président rappelle à ses collègues qu'une liste de nou- velles pétitions leur a Eété remise. Une pétition qui touche une question politique mais qui ne porte pas de signature n'a pas 6té placée sur la liste. En principe, toute communication anonyme de ce genre n'est pas inséré 1
aron de
ste remise aux membres
1 “ 88 8 du Congrès, mais restera, bien entendu, à leur disposition dans les bureaux du secrétariat.
Le Prince de Bismarchk présente ensuite les considérations suivantes:
„L'ordre du jour fixé pour la séance d'aujourd'hui comprend
1° La question de l'admission des Représentants de la Gréce;
2° La proposition anglaise sur la Bulgarie, la contre-propo- sition éventuelle de la Russie, et, s'il y a lieu, le projet sur lequel les Représentants des trois Puissances se seront concertés.
Vu que les pourparlers engagés entre les Représentants des Puissances plus spécialement intéressées dans la question Bulgare continuent et sont en progrès vers un arrangement qui facili- terait les travaux du Congréès à ce sujet;
vu qu'aujourd'hui ce résultat n'est pas encore atteint;
je propose d'ajourner la discussion sur la seconde partie de l'ordre qu jour jusqu'à la prochaine séance.“ .
Cette opinion ayant été accueillie par le Congrès, le Prési- dent ajoute que la seule question à l'ordre du jour est, en con- séquence, celle de l'admission des Représentants de la Grèce et, sur le sentiment conforme de la haute assemblée, il annonce que le Congrès se réunira Vendredi pour la discussion des affaires Bulgares. 1
S. A. S. rappelle qu'il y a, sur la question de l'admission de la Grèce, deux propositions connues depuis la dernière séance, l'une de Lord Salisbury, l'autre de M. Desprez, et il ajoute qu'en ce qui concerne l'Allemagne, il se rallie à la seconde. II pri ses collégues de vouloir bien discuter l'une on l'autre ou toute autre proposition qui serait présentée sur le meme sujet. II demande- rait plus tard au Congrès, dans le cas où l'admission des Repré- sentants Grecs serait décidée, de fixer la date de la séance à la- quelle ils seraient invités.
Carathéodory Pacha donne lecture de la déclaration suivante:
„En proposant que la Grèce soit entendue au sein du Con- grès chaque fois qu'on le croirait nécessaire, lorsqu'il s'agirait de discuter certaines questions spéciales, on a allégué des motifs et échangé des idées qui justifient une explication de la part des Plénipotentiaires Ottomans.
Se plagant à des points de vue différents, quelques uns de MM. les Plénipotentiaires semblent avoir envisagé d'un manidère tout-à-fait exclusive la situation respective des diverses catégories de la population de l'Empire Ottoman,
Les Plénipotentiaires Ottomans pensent qu'il est de leur devoir de déclarer, qu'au sein du Congrès, ils représentent PEtat luiméme, qui embrasse l'ensemble de tous ces éléments quels qu'ils soient, quelque origine et quelque date qu'on veuille assigner aux conflits auxquels on a fait allusion.
Une protection et un intérêt exclusifs se rapportant à une elasse spéciale, de quelque còôté qu'ils viennent, et sous quelque forme qu'ils se produisent, ne sauraient que nuire là où une solidarité d'intérêèts relie incontestablement ces divers léments entre eux pour constituer un grand tout.
La hauteur de vues qui distingué MM. les Plénipotentiaires des grandes Puissances signataires des traités de 1856 et de 1871 qui composent le Congrès, et l'esprit d'incontestable équité qui les anime, autorisent en conséquence les Plénipotentiaires Ottomans à croire que, si la Grèce devait être entendue, le Congrès saura empécher que les propositions qui ont été faites à ce sujet ne provoquent les graves inconvénients qu'il y aurait lieu de craindre. —*
Le Prince Gortchacow fait remarquer qu'il se conforme au désir du Congrès en apportant des observations écrites et donne lecture du document suivant:
a M. le Mis de Salisbury a présenté une proposition motivée, Sergeem. Uadmigsiowh da la Grèce à participer au Congrès, ou du momme à& asoisker aux séandes duns iesquolles les queetiona, se rattächant aus intérêèts de la race Grecque, serout discutées.
Les Plénipotentiaires de Russie croient de leur côté devoir énoncer, dans une déclaration également motivée, le point de vue de leur Gouvernement sur ce sujet:
1⁰. La Russie a toujours envisagé en Turquie les intéréts des Chrétiens sans exception de race. Toute son histoire l'a suffisamment prouvé. Elle a, avec la race Hellénique, un lien puissant — celui d'avoir regu de ''Eglise d'Orient la religion du Christ. Si, dans la présente guerre, la Russie a dü prendre particuliérement en mains la défense des Bulgares, c'est que la Bulgarie s'était trouvée, par les circonstances, la principale cause et le théatre de la guerre. Mais la Russie a toujours eu en vue d'étendre, autant que possible, aux provinces Grecques les avantages qu'elle réussirait à conquérir pur la Bulgarie. Elle est satisfaite de voir, par les propositions de MM. les Plé- nipotentiaires de Grande Bretagne et de France, que l'Europe partage ces vues, et se félicite de la sollicitude que les Puis- sances témoignent en faveur des populations de race Grecque, d'autant plus qu'elle a la conviction que cette sollicitude s'éten- dra également aux populations de race Bulgare. Le Gouverne- ment Impérial de Russie se joindra en conséquence volontiers à toute proposition qui serait faite au Congrès en faveur de l'Epire, de la Thessalie et de la Crète, quelle que soit 'éten- due que les Puissances voudraient donner aux avantages qui leur seraient réservés.
2⁰0. Le Gouvernement Impérial de Russie ne reconnait aucun motif fondé à l'antagonisme des races qui a été sigmlé, et qui ne saurait avoir sa source dans des divergences reli- gieuses. Toutes les nationalités, appartenant à l'Eglise d'Orient, ont successivement revendiqué le droit d'avoir leur Eglise auto- céphale, c'est-à-dire leur hiérarchie ecclésiastique indépendante et leur langue nstionale pour le culte et les écoles. Tel a 6té le cas pur la Russie, la Roumanie, la Serbie et même pour le Royaume de Grèce. L'onn'apersoit pas qu'il en soit résulté ni la rup- ture des liens qui unissent ces Eglises indépendantes avec le Patriar- cat Oecuménique de Constantinople, ni un antagonisme quelconque entre les races. Les Bulgares ne demandent pas autre chose et y ont absolunent les mêmes droits. La cause des diver- gences et des cuflits passagers qui se sont produits, doit donc Stre cherchée dans des influences ou des impulsions particu- lières qui ne ptraissent conformes ni aux intérêts réels des races, ni au repos de 1˙'Orient, ni à la pais de l'Europe, et qui, par conséquent, ne sauraient être encouragées.
3° Quant aux circonscriptions territoriales des diverses races, se rattachant aux intérêts de la race Hellénique que l'on a en vue de prtéger, elles semblent ne pouvoir être déter- minées d'après m principe plus rationnel, plus équitable et plus pratique que ceui de la majorité de la population. C'est celui qui résulte de ’ensemble des stipulations de la Conférence de Constantinople st celui que pose le Traité préliminaire de San Stefano. Les Ppartitions de territoires qui seraient proposées en dehors du Pincipe de la majorité de la population pourraient stre suggérées non par des considérations de races, mais par des vues partialières d'intéret politique, géographique ou com- mercial. La Rissie, n'ayant pour sa part aucun intérèt maté- riel à poursuive dans ces contrées, ne peut apprécier ces di- verses propositons qu'au point de vue de l'équité ou de la conciliation à aquelle elle est toujours disposée pour la con- solidation de lentente Européenne et de la paix générale.
Tels sont es sentiments dans lesquels les Plénipotentiaires de Russie crotnt devoir formuler leur adhésion à la proposition de M. le Plénbotentiaire de France; c'est-à-dire d'inviter le Gouvernement de Sa Majesté Hellénique à désigner un Re- présentant quisera admis à exposer les observations de la Grèce, lorsqu'i s'agira de fixer le sort des provinces limitrophes du Royaume, t qui pourra éêtre appelé dans le Congrès toutes les fois que les Plénipotentiaires le jugeront opportun. IIs étendent égalecnent ces prévisions à ce qui concerne la Crète.“
Lord Salisbury, se référant au point de discussion indiqus par le Président, propose de substituer dans le texte présenté par les Plénipotentiaires Francais les mots de „provinces grecques* ⁄ ceux de „provinces limitrophes du Royaume de Grèce“. Si cette modification, qui lui semble donner plus de clarté au tezte, était
admise, il se rallierait volontiers au projet français ainsi amendé-
dans le cas où il serait accepté par la majorité des Puissances.
M. Desprez craint que l'amendement proposé par M. le Ple. nipotentiaire de la Grande Bretagne n'ait pour effet de rendre moins précis le texte du prajet présenté par les Plénipotentiaires Français.
Le Président considère que le Congrès est en pr6sence d'une question de forme et de rédaction, où la désision de la ma- jorité est admise à moins de protestation de la minorité au pro- tocole. S. A. S. croit qu'il serait utile de procéder à T'inverse de Pusage parlementaire et de commencer, si le Congrès y consent par le vote sur le texte de la proposition Française en mettant aux voix en second lieu l'amendement de Lord Salisbury. Le ré. sultat du premier vote sera considéré comme éventuel, c'est-à-dire comme sojet à Stre amendé conformément à la proposition au- glaise, dans le cas où celle-ci serait adoptée. Si au contraire elle était rejetée, le vote recueilli sur la proposition française serait définitif.
Le Comte Andrassy ne veut pas entrer dans le fond de la question: il regarde qu'’il a seulement à statuer sur l'admission en général: il vote donc la proposition française en se réservant de se prononcer sur l'amendement de Lord Salisbury.
Les Plénipotentiaires de France et d-Angleterre votent le texte présenté.
Le Comte Corti y adhère également et d'autant plus vo- lontiers que la seconde partie du document Iui parait renfermer, en principe, la pencée exprimée dans l'amendement anglais.
Les Plénipotentiaires Russes votent de mème le texte français.
Carathéodory Pacha regrette de rencontrer dans le texte proposé les mots: „le sort des provinces, etc.“ Dans ces termes il ne saurait que réserver l'opinion de son Gouvernement.
Le Président ayant insisté pour obtenir le vote de MM. les Plénipotentiaires Ottomans, Carathédory Pacha et Méhé. med Ali Pacha déclarent qu'ils ne s'opposeraient pas en prin- eipe à ce qu'un représentant de la Grèce fat entendu en admettant que celui-ci n'aurait que voix consultative.
Le Prince de Bismarck provoque ensuite un second serutin sur l'amendement de Lord Salisbury, c'est-à-dire sur la question de savoir si les mots „provinces limitrophes“ seront remplacés par ceux de „provinces grecques“.
Le Comte Andrässy ayant demandé quelle différence existe aux yeux de MM. les Plénipotentiaires anglais entre les deux termes, le Marquis de Salisbury dit qu'’il y a des provinces Grecques qui ne sont pas limitrophes du royaume hellénique et dont l'Angleterre désire que le Congrès s'occupe également. Dans le projet français l'Epire et la Thessalie sont seuls en cause: l'amendement de S. E. permet au contraire de comprendre dans la délibération, à laquelle assisteraient les représentants de la Grèce, les provinces de Macédoine, de Thrace, et de la Crète.
Le Comte Andrâssy, à la suite de cette explication, et se conformant à son principe qui est de rechercher des résultats aussi stables que possible, vote pour l'amendement de Lord Salis- bury dans le but de ne pas restreindre l'expression de l'opinion des représentants grecs.
Les Plénipotentiaires de France maintiennent leur vote pour leur texte pur et simple.
Les Plénipotentiaires de la Grande Bretagne votent pour l'amendement. —
Le Comte CGorti se rallie à la proposition anglaise qu'il regarde comme qonnant plus de latitude à la délibération.
Ee Comte de Launay ajoute que d'ailleurs de Congrès demeurera toujours libre d'examiner dans quelle mesure il pourra dccepter les observations des Représentants Grecs.
Le Président ayant demandé leur vote à MM. les Pléni- potentiaires de Russie, le Prince Gortchacow prie MM. les Pléni- potentiaires de France d'exposer les motifs qui les portent à maintenir le texte de leur proposition.
M. Waddington ne croit pas qu'il y ait de grandes diffé- rences entre le projet de M. Desprez et la rédaction proposée par Lord Salisbury. Il y a cependant une distinction à établir: les Plénipotentiaires de France ont pensé que tout en invitant le Gouvernement Grec à désigner un représentant, il était utile de limiter le champ de ses observations. M. Waddington admet n le représentant hellénique soit appelé à donner son avis sur
es faits qui se passent près de la frontière du Royaume; mais
il comprendrait moins que la compétence du cabinet d'Athènes püt s'étendre à des contrées habitées par des populations mixtes: S. E. craindrait de trop agrandir la sphère des observations du Gouvernement hellénique. Toutefois le second paragraphe du projet réservant au Congrès toute sa liberté Ferre bechen à cet égard, la haute assemblée reste juge en dernier ressort des dé- libérations auxquelles elle regarderait comme opportun que le re- présentant Grec füt admis.
Le Prince Gortchacow, en présence de ces considérations,
vote pour le maintien du texte français.
Garathéodory Pacha croit comprendrve que dans la pensée de la haute assemblée, l'admission d'un représentant Grec est surtout une question d'opportunité: toutefois, et tout en acceptant que ce représentant püt être entendu quand on s'oc- cuperait de l'amélioration de l'6tat de ces provinces, S. E., et avec Elle Mehemed Ali Pacha, demande de nouvelles explications sur le sens de la phrase du projet français où il est question de „provinces limitrophes“.
M. Waddington répond qu'on ne discute pas aujourd'hui le fond de cette difficulté, mais seulement une question préalable; il tient à ajouter que les considérants du projet français en in- diquent nettement la portée. En premier lieu le Congréès, trouve- ril juste que la Grèce exprime ses voeux sur des questions qui hurraient intéresser sa frontièere? En second lieu, le Congrès trouve-t-il utile de provoquer sur divers points les explications du Cabinet d'Athènes?
e Prince de Bismarck fait remarquer qu'en réalité la différesce pratique entre les deux opinions se manifestera surtout quand „ sagira de déterminer le moment où les Représentants Grecs swont entendus. Ce sera alors, à son avis, le serutin décisif. Actuellement il s'agit de savoir en général, s'il seront admis, et c'est dans cet ordre d'idées qu'il demande de nouveau si MM. Ie) Plénipotentiaires Ottomans votent pour la rédaction française ox anglaise.
Les PlIénipotentiaires Ottomans déclarent s'abstenir.
Le Princ, de Bismarck, comme Plénipotentiaire d'Alle- magne, vote jour la rédaction française.
S. A. S. onstate ensuite que les voix sont partagées en nombre égal. wamendement anglais n'a donc pas eu la majorité, et le résultat da premier scrutin adoptant la rédaction française demeure acquis.
Le Président demande si le Congrès entend décider aujourd'hui ou dais une réunion prochaine à quelle séance le Représentant Grec Jera admis.
Sur la suggeston du Comte Corti, le Président fait remarquer que l'invittion ne doit être faite qu'à la demande d'un des membres du Congrès formulée dans la séance précédente et adoptée par un vote ch la haute assemblée. .
M. Waddingtomn estime qu'il y aurait lieu d'attendre que la question de Bulgarie et décidée et en tout cas de ne pas statuer aujourd'hui.
Le Comte Andrässyne regarde pas en effet comme indispen- sable de fixer ce jour dès ⅜ présent. 8 ö111““
MI. Despresz fait observer d'ailleurs, que le projet comporte
deux hypothèses: la discussion relative aux provinces limitrophes
dans laquelle, d'après la proposition frangaise, la présance du
représentant grec est jugée nécessaire par le Congrès, et les
autres délibérations, où la haute assemblée se réserve la faculté appeler, s'il y a lieu, ce représentant dans son sein.
Le Prince de Bismarck rappelant que, dans sa pensée, le
Plénipotentiaire grec ne doit être invité qu'aux séances où le
Congrès désirerait l'entendre, constate qu'en ce moment aucun des
membres de l'assemblée ne fait une proposition en ce sens. m
S. A. S. croit donc préférable, dans l'état actuel des travaux, où il y a lieu d'espérer sur la question Bulgare le rapprochement
des opinions divergentes, de ne pas introduire un élément nouveau qui pourrait augmenter les diffcultés de l'entente. Il pense que
le Congrès n'émettra sur se point aucun vote aujourd'hui et ré- servera son sentiment jusqu'au moment où il sera question des
institutions à donner à la Bulgarie du Sud. S. A. S. ajoute que
vordre du jour est épuisé.
Le Comte Schouvalow, tout en exprimant l'espoir que ses ollgues d'Autriche-Hongrie, de la Grande Bretagne et de Russie seront prêts à discuter la question Bulgare dans la prochaine séance fixée précédemment à Vendredi 21, pense, qu'eu égard aux communications échangées entre les Gouvernements, il serait peut- tre préférable de remettre la séance à Samedi. Le Président,
prè avoir pris l'avis du Congrès, accepte la date de Samedi 22, en se réservant, s'il y a lieu, de convoquer l'assemblée pour Vendredi.
Le séance est levée à 4 heures. “ 8*
signe:
v. BISMARCK.
B. BULOW. C. F. v. HOHENLOHE. ANDRASSI. KAROELYI. HAVYMERELE. WADDINGTON. SAINT VALLIER.
H. DESPREZ. BEACONSFIELD. SAILISBURX.
050 RUSSEIIL.
L. CORTI.
LAUNAX. GORTCHACOFr. 8CHUVAL,OFF.
P. D'OUBRII.
MEHEMED AILI. 8 SADOULLAH. Certifiè conforme à l'original: 95 RADOWITZ. COte de MOUV.
PROTOCOLE No. 4.
Seéance du 22 Juin 1878.
Etaient présents:
Pour TIAilemagne
le Prince de Bismarck, — M. de Bülow, — le Prince
Hohenlohe-Schillingsfürst.
Pour I'Autriche-Hongrie
le Comte Andrässy, — le Comte Kärolyi, — le Baron de
Haymerle. .
Pour la Franee 1
M. Waddington, — le Comte de Saint-Vallier, — M. Despr Pour la Grande Bretagne
le Comte de Beaconsfleld, — le Marquis de Salisbury, —
Lord Odo Russell.
Pour l'Italie
le Comte Corti, — le Comte de Launay. Pour la Russie
le Comte Schouvalow, — M. d'Oubril.
Pour Ia Turquie . 8 Alexandre Carathéodory Pacha, — Mehemed Ali Pacha,
Sadoullah Bey.
La séance est ouverte à 2 heures ½: séance précédente est adopté.
Mr. d'OQubril exprime de la part du Prince Gortchacoff le regret de S. A. S. de ne pouvoir eu égard à l'état de sa santé assister à la séance de ce jour.
Le Président répond que le Congrès regrette l'absence du Prince Gortchacow et forme des voeux pour le prompt rétablisse- ment de M. le Premier Plénipotentiaire de Russie.
Le Président après avoir donné lecture de la liste des pétitions adressées au Congrès depuis la derniére séance, annonce que l'ordre du jour appelle la discussion de la question de Bul- garie sur les points traités dans l'article VI du Traité de San Stefano et de la proposition anglaise consignée dans le 2e proto- cole du Congrès. S. A. S. prie les Représentants des Puissances qui ont recherché un accord dans des conférences particulières, de faire connaitre le résultat de leurs entretiens.
Lord Salisbury donne lecture du document suivant qui contient le développement des propositions anglaises et qu'il soumet à l'approbation de la haute Assemblée:
„Admission de la frontière des Balcans pour la Principauté
e Bulgarie; la province au sud des Balcans assumerait le nom de Roumélie orientale.
L'incorporation du Sandjak de Sophia avec rectification stratégique des frontières dans la Principauté serait consentie, soit contre le maintien de Varna dans les mains des Tures, soit contre l'exclusion des bassins du Mesta Karasou et Strouma Karasou de la Roumélie orientale. La Roumélie orien- tale sera placée sous l'autorité politique et militaire directe du Sultan qui l'excercera dans les conditions suivantes:
Il aura le droit de pourvoir à la défense des frontières de terre et de mer de la province, de pouvoir y tenir des troupes et de les y fortifier.
L'ordre intérieur sera maintenu par la milice dont les offi- ciers seront nommés par le Sultan qui tiendra compte de la religion de la population.
Le Gouverneur général aura le droit d'appeler les troupes ottomanes dans le cas oùQ la sécurité intérieure ou extérieure se trouverait menaçée.
La frontière occidentale reste à préciser. Depuis l'endroit où la frontière occidentale coupe la frontière méridionale de la Conférence, la frontière méridionale de la Roumélie orientale suivra le tracé de cette dernière jusqu'à la montagne de Kru- chevo, puis le tracé de San Stefano presque jusqu'à Mustafa Pacha. De ce point une frontière naturelle ira jusqu'à la Mer Noire à un point à préeiser entre Sizéboli et Agathopoli. Le tracé des frontiéères se fera par une commission Européenne à l'exception des deux Points touchant à la Mer Noire qui ne sont pas encore arrangés.
Le Président ayant demandé aux Plénipotentiaires de Russie s'ils adhérent aux principes résumés par Lord Salisbury, le Comte Schouvalow expose que les Plénipotentiaires de Russie ont présenté deux amendements qui, dans leur pensée, n'altèrent pas, en principe, les modifications proposées par la Grande Bre- tagne au Traité de San Stefano, mais qui, cependant, malgré leur modération, n'ont pas été accueillies par leurs Collégues Anglais. Revenant sur l'ensemble des pourparlers qui se sont poursuivis depuis quelques jours, S. E. constate que les Plénipotentiaires de
ussie ont accepté le partage de la Bulgarié par la ligne des
le protocole de la
Balkans malgré les objections sérieuses que présente cette division nuisible sous beaucoup de rapports, — la substitution du nom de
Reumélie orientale à celui de Bulgarie du sud, tout en se réser-
vant sur ce dernier point, concéde par eux à regret, toute liberté
de discussion ultérieure au Congrès; on a considéré le maintien du mot Bulgarie comme un drapeau, comme un appoint à des aspirations dangereuses; c'est avec peine quil's ont, pour ainsi dire, démarguné une ie de la population d'un nom qui lui appartient. IIs ont également consenti à éloigner de la Mer Egée les limites de la nouvelle province. On a craint que la Bulgarie ne devienne une Buissance navale. Ces craintes leur paraissent illuscires, mais ils ont consenti néanmoins à ce changement de frontières. IIs ont de plus admis sur la frontière occidentale de la Bulgarie une rectification qu'ils considèrent comme une mutilation puisqu'elle divise des populations Bulgares com- pactes. Cela était demandé en vue de certaines considérations stratégiques et commerciales qui ne concernaient pas la Bul- garie et lui étaient plutôt préjudiciables. IIs ont consenti à rec- tifier les frontières méridionales vers la Mer Noire, en abandon- nant ainsi les limites tracées par le Traité de San Stelano et en reculant même celles de la Conférence de Constantinople. Enfin, ils ont donné au Sultan la garde des frontières de la Roumélie orientals. Aux yeux du Comte Schouvalow, les demandes qui lui ont été proposées avaient en réalité pour objet de pro- téger le fort contre le faible, de protéger l'Empire Ottoman dont les armées, avec un courage auquel S8. E. se plait à rendre hommage, ont résisté pendant de longs mois à l'armée russe, contre les agressions éventuelles d'une province qui ne compte pas encore un seul soldat. Quoiqu'il en soit, les Plénipotentiaires Russes les ont acceptées; mais à leur tour, ils se croient en droit de demander que le faible soit défendu contre le fort, et tel est le but des deux amendements qu'ils ont présentés et dont voici le texte:
„Les Plénipotentiaires de Russie sont autorisés à accepter les points suivants:
1) Le Sultan aura le droit de pourvoir à la défense des frontières de terre et de mer de la province, et celui de pou- voir y tenir des troupes et de les y fortifier.
2) L'ordre intérieur de la Roumélie Orientale sera maintenu par des milices, dont les officiers seront nommés par le Sultan, qui tiendra compte de la religion de la population.
Les Plénipotentiaires de Russie pensent toutefois que le principe sur lequel on est d'accord, que l'intérieur de la Rou- mélie Orientale ne soit occupé que par des milices indigènes, — devrait étre sauvegardé. IIl ne pourrait l'stre, selon leur opinion, que si une Commission Européenne était chargée de fixer les points que le Gouvernement Ottoman pourrait occuper sur ses frontières et la force approximative de ces occu- pations. 8
8 Les Plénipotentiaires de Russie sont également autorisés à accepter le point relatif au droit du Gouverneur général d'appeler des troupes Ottomanes dans les cas où la sécurité intérieure ou extérieure se trouverait menacée.
Mais ils croient nécessaire de ne point se départir qu prin- cipe que le Congrès statue sur les cas et le mode de l'entrée des troupes Ottomanes dans la Roumélie Orientale. IIs de- mandent en conséquence que le Congrès discute cette éventualité, car si elle se présentait, elle serait un sujet d'alarmes pour l'Europe. IIs croient utile que le futur Gouverneur général reconnaisse l'importance d'une pareille mesure et qu'il sache qu'elle a été l'objet de la sollicitude de l'Europe.L“ —
Le Comte schouvalow ajoute que ces réserves ne changent en rien les principes admis par les Plénipotentiaires de Grande Bretagne; mais considérant que les institutions autonomes et ga- ranties auxquelles ses Collègues d'Angleterre ont fait allusion ne sauraient, en réalité, préserver la Province Bulgare contre les excés de la soldatesque, des institutions seules, quelque bonnes qu'elles soient n'ayant jamais garanti un peuple lorsque ces in- stitutions restaient à la garde d'une force militaire dont l'intérêt national n'était pas de les maintenir et de les sauvegarder, S. E. insiste pour l'adoption de mesures de précaution, très modérées q'ailleurs, et espère qu'elles obtiendront le suffrage de l'Europe.
Lord Beaconsfield pense que le Congrès doit éêtre satis- fait du résultat des délibérations particulières qui viennent d'avoir lieu et de l'état où la question se trouve actuellement. II de- meure, en effet, établi, d'un assentiment unanime, que le Sultan, comme membre du Corps politique de 1'Europe, doit jouir d'une position qui lui assure le respect de ses droits souverains. Ce point est obtenu par les deux résolutions soumises au Congrès par Lord Salisbury et qui donnent au Sultan.
1o une frontiòre réelle,
20 un pouvoir militaire et politique suffisant pour qu'il soit en mesure de maintenir son autorité et de protéger la vie et les biens de ses sujets. S. E. craint que les amendements pré- sentés par MM. les Plénipotentiaires de Russie watté- nnent la portée de ces deux résolutios. II regarde d'abord l'institution d'une Commission Européenne comme une atteinte évidente portée au droit du souverain. Le pouvoir du Sultan ne saurait être respecté si le Gouvernement Ottoman se trouvait entravé dans la défense éventuelle de sa frontière. En outre, les points stratégiques qui seraient fixés par une Com- mission Européenne ne pourraient être durables, eu égard aux modifications qui se produisent sans cesse dans la portée des armes de guerre. S. E. espère vivement que le Congrès ne sanctionnera pas cette proposition des Plénipotentiaires Russes. Quant au second amendement, S. E. le regarde comme encore plus difficile a admettre que le premier, et ne comprendrait point qu'un gouverneur général, au fond seul juge compétent des circonstances, ne pat invoquer au besoin le concours des troupes que d'après des règles tracées d'avance par le Congrès.
Le Comte Andrässy, invité par le Président à faire con- naitre son sentiment, se borne à rappeler que le Gouvernement Austro-Hongrois a uniquement en vue la création d'un é6tat de choses qui donne le plus de chance possible de durée et de stabi- lité. Dans cet ordre d'idées, il juge la proposition anglaise suffi- sante et l'accepte en gardant la faculté d'apprécier, siil y a lieu, dans une discussion ultérieure les amendements des Plénipoten- tiaires de Russie.
Le Comte Schonvalow répondant aux observations de Lord Beaconsfield relatives aux restrictions qui seraient apportées au pouvoir politique et militaire du Sultan, exprime la pensée que la situation de la province dont il s'agit étant anormale, elle ne pourrait être réglée d'après des principes absolus. S. E. maintient que les précautions demandées par les Plénipotentiaires Russes ne sauraient pas plus que l'institution de la milice, déjà admise, porter atteinte à la dignité du Gouvernement Ottoman. Ce que le Gouvernement Russe désire seulement, c'est de trouver une solution qui empéêche le retour des excès dont la Bulgarie a 6té le théatre, et le Comte Schouvalow pensé que le devoir de 1'Europe est d'empécher que cette province ne devienne le théätre de ré- pressailles.
Le Président ayant demandé son sentiment à Cara- théodory Pacha, le Premier Plénipotentiaire de Turquie déclare que cette proposition est présentée pour la premiòère fois et qu'il désirerait se réserver de faire entendre plus tard ses observations.
Le Prince de Bismarck fait remarquer que le Congreès est prét à écouter aujourd'hui les considérations de M. le Plénipotentiaire Ottoman. S. A. S. croit devoir ajouter qu'il ne peut pas être dans l'intérét de la Sublime Porte de eréer des difflcultés au progrès de diseussions qui, dans l'intention de la haute assemblée, pour- raient rendre à l'autorité du Sultan des contrées auxquelles la Turquie avait renoncé par le Traité de San Stefano. Tous les Gouvernements participent à ces délibérations dans l'intérêt de la- paix générale: l'opinion publique de l'Europe, qui veut. la paix, sera reconnaissante aux Puissances qui auront contribué à l'assurer, mais verrait avec regret que cette täche füt rendue plus diffäcile au Congrès. S. A. S. croit exprimer la pensée des Puissances neutres et désintéressées en se déclarant contraire à toute pro-
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position qui serait de nature à ralentir les travaux de la hante assemblée. Le Prince de Bismarck espère que dès aujourdhus l’accord se fera sur les propositions anglaises et qu'on pourra les adopter en principe sauf examen subséqaent des amendements Russes.
Carathéodory Pacha dit que son but en effet est de fa- ciliter la täche du Congrès et qu'il est reconnaissant à S. A. S. de son désir de hater une solution. II voudrait simplement rap- peler que les Bulgares sont depuis plusieurs siècles de fidèles et tranquilles sujets de l'Empire. Lagitation ne s'est manifestée parmi eux que depuis quelques années, à la suite de certains différends religieuxv. La Porte a fait son possible pour atténuer les difficultées qui avaient surgi. Sous le rapport matériel, de grands progrès ont été réalisés dans les provinces Bulgares, des chemins de fer y ont été établis, P'agricusture s'y est dévelop
et la bonne harmonie entre les divers groupés de population s'Stait maintenue jusqu'à ces derniers temps.
Mehemed Ali Pacha ajoute qu'à son avis, contrairement à l'opinion émise par le Comte Schouvalow, ce n'est pas la milice locale, mais la gendarmerie qui doit être chargée de sauvegarder la tranquillité publique. S. E. propose que désormais l'elément chrétien soit admis dans la gendarmerie avec des conditions satisfaisantes pour l'avancement de sous-offlciers et officiers. D'autre part, la restriction opposée au droit de garnison dans le pays serait, aux yeux des populations, tout à fait zegrettable: Parmée régulière Ottomane a toujours exactement fait son devoir.
Le Comte Schouvalow répond que la mission de la gen- darmerie n'est pas la même que celle de la milice. La première est chargée du maintien de l'éordre et de la sécurité: la seconde est appelée à faire le service de l'armée réguliéore. S. E. com- prend d'ailleurs que la milice serait une force Ottomane et non pas une force Turque.
Mehemed Ali Pacha objecte que cette milice composée de Chrétiens et de Musulmans n'aura pas la même que l'armée régulière. II craint que cette formation v0 trouble les institutions militaires de l'Empire. 8
Lord Salisbury demande si dans les autres Etats Euro- péens il existe une milice dans le sens attribus à ce terme en Angleterre?
Le Prince de Bismarck pense que la landwehr en Alle- magne, l'’armée territoriale en France peuvent être considérées comme une milice. Sans être certain du véritable sens de ce mot en français, S. A. S. regarde comme milice une troupe qui, dans l’état régulier, est dans ses foyers et qui n'est assemblée, dans des circonstances extraordinaires, que sur un ordre exprès du souverain. La milice dont il est question ici serait une troupe sédentaire et territoriale, organisée surtout pour éviter le contact de l'armée régulière turque avec la population chrétienne. Selon l'avis du Prince de Bismarck, la condition faite aux Chrétiens dans l'armée Turque n'est pas de nature à encourager leur en- gagement: l'armée régulière gardera, par la force des choses, toujours un caractère essentiellement musulman. La milice sera, en temps de paix, une troupe destinée à garantir la tranquillité publique; elle pourra, en temps de guerre, renforcer l'armée du Sultan.
S. A. S. croit de son devoir d'ajouter que dans cette question, il ne peut, comme Plénipotentiaire Allemand, demeurer tout à fait neutre. Les instructions qu'il a reçues de l'Empereur, son auguste maitre, avant l'ouverture du Congrès, lui prescrivent de contribuer à maintenir aux chrétiens au moins le degré de pro- tection que la Conférence de Constantinople avait voulu leur assurer, et de ne consentir à aucun arrangement qui atténuerait les résultats obtenus pour cet important objet. II est d'avis d'éviter les cantonnements des troupes musulmanes partout oð il y a différence de religion: il admet les villes de garnison, mais repousse l'établissement de l'armée en rase campagne ou les fonctions militaires en temps de paix lui paraissent devoir être réservées à la milice. S. A. S. accueille donc avec sympathie les amendements Russes et regretterait qu'ils füssent repoussés, craignant, s'ils n'étaient point admis, le renouvellement, dans un temps plus ou moins rapproché, des incidents qui ont failli com- promettre la paix du monde. Le second amendement ne serait d'ailleurs qu'un avertissement à donner à la Porte; le Prince de Bismarck croit qu'il y a au surplus des dispositions analogues dans les institutions du Liban et dans le régime des Colonies Anglaises.
Le Pr ésident, en revenant à l'ordre du jour, propose en- suite que la haute assemblée commence par constater son accord sur les principes indiqués par l'Angleterre dans la seconde séance (Protocole 2, page 8), en réservant la faculté d'y introduire les détails de rédaction sur lesquels les Représentants des Puissances plus spécialement intéressées se sont entendus. Le Congrès pour- rait, en second lieu, prononcer son adhésion au texte dont Lord Salisbury vient de donner lecture dans la séance d'aujourd'hui, et charger un de ses membres, M. Waddington, de préparer une ré- daction qui mettrait d'accord la fin de ce meme texte avec les amendements de la Russie.
Après un échange d'idées entre les Plénipotentiaires de Grande Bretagne, d'Autriche-Hongrie et de Russie, cette pro- cédure est approuvée, et le Président domne lecture du texte de la proposition Anglaise contenue dans le Protocole 2 page 8, en faisant remarquer que l'accession du Sandjak de Sophia à la Bulgarie autonome demeure entendue, conformément à l'accord 6tabli précédemment entre les représentants d'Autriche-Hongrie, de Grande Bretagne et de Russie.
Le Congrès adopte à l'unanimité les principes posés dans les numéros 1 et 2 de la proposition anglaise.
Le Président passe ensuite à la lecture du texte lu par Lord Salisbury dans la présente séance, en avertissant qu'il s'arrétera dès qu'unce objection constatera que la haute assemblée a cessé d'êétre unanime.
En lisant le second alinéa, S. A. S. constate qu'en précence de l'alternative posée dans ce passage, les Représentants de la Russie ont choisi l'accession de Varna à la Bulgari autonome.
Lord Salisbury déclare que dans les pourparlers qui ont eu lieu entre les Plénipotentiaires Anglais et Russes, il a proposé de laisser Varna à la Roumélie, mais que ses collègues Russes n'ont pas cru pouvoir y adhérer. Les Plénipotentiaires de Russie constatent en eftet que l'échange du Sandjak de Sophia contre Varna est écarté par leur gouvernement, mais qu'ils ad- mettent la combinaison de l'échange du Sandjak de Sophia contre une rectification de la frontière occidentale.
Le Président continue la lecture jusqu'aux mots „les fortifler.“
Le Comte Schouvalow ayant fait remarquer que c'est re- lativement à ce point que les Plénipotentiaires Russes ont pro- posé l'’établissement d'une Commission Européenne, le Président demande à S. E. s'il insiste pour l'insertion de l'amendement ou bien s'il consent à accepter le document anglais, en attendant la rédaction d'un nouveau texte qui doit être préparé pour tenir compte des amendements. *
Le Comte Schouvalow y consentirait, mais en subor donnant son assentiment au droit de revenir ensuite à ses amen- dements. Car s'ils étaient rejetés, il devrait d'abort en reférer à son Gouvernement.
Le Président déclare qu'en effet il est entendu qu'on re viendra à l'amendement dans la prochaine séance en discutant la nouvelle rédaction qui doit être préparée par M. Waddington.
La haute assemblée étant unanimement d'avis que l'accep- tation du texte anglais ne préjuge point 'amendement Russe, le Comte Schouvalow adhère au paragraphe qu'on vient de lire mais sous le réserves formelles qu'il a précédemment formulées une adhésion définitive excéderait, en effet, ses pleins-pouvoirs.
Le Président considère comme accepté le texte dont il aà. donné lecture jusqu'’aux mots „les ; fortifier“ et continue de lireé.