DU PAPE INNOcENT XI. 3 munier : & l’Excommunication , que le Pape prétend qu'il a encouruë, est nulle: quand même il seroit vrai que les Aeranchises , qui aeonr le sujer de la contesta - tion qui est entre le Pape & le Roi, seroicnt soumiles à la jurisdidion de l'Eglise. La solution de cetie question dépend de celle-ci. Sila religion de Jésus Christ , dont nous aeaisons protel- sion, deaeend à monsieur de Lavardin, étant révétu du cart1étére d'ambassadeur , d'éxécurter les ordres du Roi (on maître (ur la conservation des Aeranchises de son quartier. Nous lommes obligez de mettre la présomption cn aeaveur de nos souverains , dans ce qui regarde l’admi- nistration de la puissance que Dieu leur a conaeice, pen- dant que ce qu’ils nous commandent n'est pas évidem- ment contraire à la loi naturelle, ni à la loi divine. Cette maxime eae nécessaire pour conserver l’autorité de tous les aeupérieurs , & cntretenir dans l'obc‘iílance ceux qui leur sont soumis. S'il étoit permis de rejet- ter (ans raison , les ordres de ceux qui ont receu l’au- torité de nous commander, il n’y auroirt que de la con- aeusion dans tous les Lrats. Il n’y a point d'autre rai- lon, qui puiaele dispenser les sujets d'obéir à leurs aeu- périeurs légitimes , que l’opposition , qui pourroit être entre ce qu'ils leur commettent , & ce qui est ordoir- né par la loi naturelle, ou la loi divine », lors qu'il s'agit d’une matiére qui eaet soumise à leur aurorité, Celui qui reaeuse d'obcir à ces Llupércrieurs , dans ce qui regarde la puissance que Dieu leur a donnée » y est engage par le mépris de leur auroricté; ou parce que croyant être Plus prudent & plus éclairé que ceux qui lui commandent , il s'établit le juge de leurs inten- tions & de leurs desseins ; & ne veut éxécuter leurs erdres , qu’autant qu’ils sont conaeormes à son incli- nation. L’un & l’autre sont des sujets d’un grand aeond d’amour propre: & des marques certaines d’une va- nicé tort criminelle. Je viens de remarquer que Dieu a institué deux puis- sances , la spirituelle & la temporelle; & qu’il à ter- C3 m1hnC