Du PAPE INNOcENT XI, 37 munier : & l’Excommunication , que le Pape prétend qu'il a encouruë, eft nulle: quand même il ſeroir vrai que les Franchiſes , qui font le ſujet de la conteſta - tion qui eft entre le Pape & le Roi, ſeroicnt ſoumiſes à la juriſdi@ion de l'Egliſe. La ſolution de cette queſtion dépend de celle-ci. Sila religion de Jéſus Chriſt , dont nous faiſons profel- ſion, defend à monſieur de Lavardin, étant révétu du caradtére d’ambaſſadeur , d’éxécuter les ordres du Roi ſon maître fur la conſcryation des Franchiſes de ſon quartier. Nous ſommes obligez de mettre la préſomption cn faveur de nos ſouverains , dans ce qui régarde l’admi- niſtration de la puiſſance que Dieu leur a confiée, pen- danr que ce qu’ils nous commandent n'eſt pas évidem- ment contraire à la loi naturelle, ni à la loi divine. Cette maxime eſt néceſſaire pour conſerver l’autorité de tous les ſupérieurs , & entretenir dans l’obciílance ceux qui leur ſont ſoumis. S’il étoit permis de rejet- ter fans raiſon , les ordres de ceux qui ont receu l’au- rorité de nous commander „il n’y auroit que de la con- fuſion dans tous les Lrats. Il n’y a point d’autre rai- ſon, qui puiſle diſpenſer les ſujets d'obéir à leurs ſu- périeurs légitimes , que l’oppoſition , qui pourroit être entre ce qu'ils leur commettent , & ce qui eſt ordon- né par la loi naturelle, ou la loi divine , lors qu'il s’agît d’une matiére qui eſt ſoumiſe à leur autorité. Celui qui refuſe d'obéir à ces ſupérieurs , dans ce qui regarde la puiſſance que Dieu leur a donnée , y el engage par le mépris de leur autorité ; ou parce que croyant être plus prudent & plus éclairé que ceux qui lui commandent , il s'établit le juge de leurs inten- tions & de leurs deſſcins ; & ne veut éxécuter leurs ordres , qu’autant qu’ils ſont conformes à ſon incli- nation. L’un & l’autre ſont des ſujets d’un grand fond d’amour propre; & des marques